Portrait de cyclistes : Gilbert (intégral)

Portrait de cyclistes : Gilbert

Nous entamons une série de portraits de cyclistes par Gilbert, le doyen, et membre fondateur de l’association Vélocité Narbonne en 2014. Voici la version intégrale de l’interview. Vous pouvez aussi lire la version synthétique.

Peux-tu te présenter ?

Je suis né à Béziers (j’y tiens !) mais j’habite à Narbonne depuis 29 ans.

J’ai 83 ans et je suis à la retraite depuis 23 ans. J’ai été professeur de gestion au Lycée professionnel ex G. Eiffel.

J’ai beaucoup à raconter sur mon expérience, sur le vélo dans la ville de Narbonne et la création de l’association « Vélocité ».

Parle nous de ton expérience de cycliste

Je vais parler de mes nombreux vélos, fidèles compagnons.

Autodidacte, j’ai débuté avec un vélo donné par un familier vers l’âge de 8 ans.

Au début des années 50, avec un cousin nous empruntions les vélos mono vitesse de nos mères (vélos datant des années 30) pour aller voir notre grand-mère qui habitait Cessenon, 42 km aller et retour.

Ensuite j’utilisais le vélo de mon frère aîné qui avait retourné le guidon (on disait guidon « à la papa »).

1970 achat de mon premier vélo neuf (Peugeot), vélo de cyclotouriste avec 5 vitesses et guidon de « course ».

1975 j’acquiers un vélo Peugeot, presque le même que celui de Bernard Thévenet. Le vainqueur des Tours de France 75 et 77. Il avait deux plateaux, 6 pignons, des roues à boyaux remplacés par des pneus très fins.

C’est mon vélo fétiche, je l’ai conservé. On peut le voir suspendu dans mon garage.

Avec ce vélo j’ai parcouru des milliers de kilomètres. J’ai réalisé de longues randonnées dans le Midi, les Pyrénées, les Alpes, en Espagne. (randonnées de 100 à 250 km pour la plus longue)

Pendant une dizaine d’années, j’ai été adhérent à l’ASPTT Carcassonne, section cyclotourisme au sein de laquelle j’ai vécu les plus grandes joies que peut apporter le vélo (l’amitié en plus des km).

1987 : achat d’un VTT « Peugeot » (vous aviez deviné j’espère !)

Petite révolution, ce vélo permettait de grimper des chemins ou des routes à très forts pourcentages.

Je l’ai même utilisé en Martinique, faisant figure de pionnier.

2001 achat Nakamura VTC

2009 achat Scott VTC, c’est le noir que j’utilise encore pour les déplacements en ville

2014 achat Scott VTC

2016 achat Giant VTT (fournisseur Christian Candela, à 400 m de chez moi)

2018, 78 balais, je franchis le Rubicon, achat d’un Giant VTC VAE 400 w. C’était ça où j’arrêtais les randonnées avec les amis (40 à 50 km parfois quotidiennement).

2022 Giant VTC VAE 500 w. Le précédent a montré des signes de fatigue après 4 ans et plus de 30000 km).

Bilan 2022 : 10500 km (VAE, 9100, vélo musculaire – ville- 1400), deux fois le Mont Ventoux.

(2800 km en voiture)

Qu’est-ce que tu aimes à vélo à Narbonne et dans la Narbonnaise ?

J’aime surtout les randos hors Narbonne, les chemins et petites routes avec quelques grimpettes, traverser la Clape pour atteindre Narbonne-Plage, aller au hameau des pêcheurs de l’Ayrolle après la presqu’île Saint-Martin, poursuivre jusqu’aux Chalets, longer la Robine vers l’île de Sainte-Lucie ou Port-la-Nouvelle, remonter la Robine pour arriver à Sallèles (admirer son bief bordé de magnifiques pins parasols), après le canal de jonction poursuivre sur le canal du Midi vers le Somail, Ventenac, Paraza ou direction Béziers vers Argeliers, Capestang, Poilhes……

Autres circuits vers Névian, Montredon, Bizanet…Sans oublier le secteur Bages-Peyriac en passant par le hameau des Pesquis, magnifiques points de vue sur les étangs garantis.

Je ne pédale pas le nez dans le guidon et l’œil sur le compteur. Je profite au maximum de la flore, de la faune et des paysages.

Le vélo dans Narbonne : quelques progrès concernant les pistes cyclables. La piste qui longe l’avenue Hubert Mouly et qui rejoint la coulée verte, par exemple. Mais les pistes ne sont pas connectées.

Les élus peuvent mieux faire : prolonger la piste des facteurs (actuellement en mauvais état à cause de la construction d’immeubles) jusqu’à la zone de Bonne Source. Faire la liaison Cuxac-Narbonne, ou Coursan-Narbonne, j’en passe.

Circuler à vélo dans Narbonne

La plupart des cyclistes que je croise en ville assurent leur déplacement. Ils circulent sans crainte des automobiles qui ne respectent pas les limites de vitesse. La faute a un manque de signalisation, combien de panneaux rappellent que les boulevards sont à trente à l’heure ? Je n’en vois pas. Mais cela reste une poignée de pratiquants. Alors que dans une ville plate nous devrions être plusieurs centaines à utiliser ce mode de déplacement.

Beaucoup de personnes ont peur de sortir le vélo au quotidien, je les comprends mais quelle solution leur proposer ?

Par contre certains jeunes cyclistes mais aussi des moins jeunes font du n’importe quoi : zip-zaz entre les piétons, allure rapide, roulent sur les trottoirs, en sens interdit, passent les passages piétons sans descendre de leur machine (le vélo à la main incite les automobilistes à ralentir et à mieux les respecter). Par l’éducation peut-on les rendre plus responsables.

Un mot sur la visibilité la nuit : éclairage et vêtements « fluos » indispensables.

Les trottinettes : allure trop rapide, interdiction de monter à deux, ces engins deviennent une véritable plaie. Il m’arrive de faire la remarque ; « interdit à deux», en réponse, je reçois des insultes….

Je ne suis pas anti-trottinettes lorsqu’elles respectent les règles.

Rappel pour tous : dans les zones de partage (20 km/h), la priorité est donnée aux piétons.

Vélocité Narbonne :

En mai 2014 Martin Guillemot crée la Librairie L’An Demain au cœur du patrimoine narbonnais, 4 rue Cabirol, librairie spécialisée dans l’environnement, « ce n’est pas une librairie militante mais engagée » dixit Martin. Mon épouse devient très vite une fidèle cliente, rapidement ils décident de créer une association pour développer les déplacements doux à Narbonne, j’adhère immédiatement à ce projet.

Le 4 de la rue Cabirol devient vite le siège naturel de l’association, les personnes motivées sont de plus en plus nombreuses pour structurer cette nouvelle asso. Une équipe d’une dizaine de membres se forme avant l’Assemblée Constitutive.

La première vélorution part de la place des Quatre Fontaines le dimanche 14 décembre 2014 à 11 h.

Martin assure la présidence et moi la trésorerie. L’avantage est que le bureau est ouvert aux mêmes horaires que la librairie. Les pratiquants (de la petite reine) peuvent y adhérer ou renouveler facilement. Au moins une fois par jour je passe récupérer les documents « trésorerie » et faire le point avec Martin.

Les réunions du bureau environ une fois par mois se font bien sûr à la librairie.

Les activités ne manquent pas : articles de presse, rencontres avec les élus, affichage des vélorutions chez les commerçants et autres points, animations dans les quartiers notamment avec Hugo Blanquier grand pédagogue, poursuite des vélorutions régulièrement etc….

Puis nous avons pensé qu’il fallait dépasser ces activités : l’idée de créer un atelier est née.

Trouver un local à faible loyer et en centre ville.

La suite vous la connaissez : François Loïez membre du CA propose un garage 9 rue du Général Mirabel dont il est propriétaire.

Le samedi 15 juin 2019 inauguration de l’atelier suivi de l’AG.

L’atelier c’est la vitrine de Vélocité Narbonne grâce à la compétence et au dévouement de nos bénévoles, il est très apprécié des adhérents.

Conclusion :

Appréhender la pratique du vélo en ville en respectant les autres usagers.

Le vélo est un instrument de liberté qui procure de la joie et de l’amitié.

VIVE LE VELO EN VILLE ET EN RANDONNEES

Si toi aussi, tu souhaites avoir ton portait sur notre site, tu peux envoyer un mail à carmen@velocite-narbonne.fr

(2 commentaires)

  1. Excellent ce « reportage » permettant de mettre en lumière la pratique concrète d’un usager du vélo à Narbonne ! Et que voit-on une fois de plus ? Il apparait un problème essentiel freinant la pratique du vélo en ville : « Les automobiles qui ne respectent pas les limites de vitesse: combien de panneaux rappellent que les boulevards sont à trente à l’heure ? » Je regrette qu’à Narbonne il y ait si peu de radars ! Alors pour info, bien que je pratique moi aussi le vélo urbain, je circule AUSSI beaucoup en voiture. Cela ne m’empêche pas de tenir cette position sur la présence (trop rares) de radars. Il faut absolument que la municipalité « casse » la vitesse des voitures en installant des radars sur de nombreux tronçons !

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