piste cyclable vs voie verte

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La réalisation de la première tranche de travaux du projet pluriannuel pour le développement des pistes et aménagements cyclables proposé par le Grand Narbonne et la ville de Narbonne  a été suivie avec intérêt par notre association et par tous les cyclistes narbonnais. Nous espérons tous que cela va marquer le début d’une nouvelle ère pour la place du vélo à Narbonne.

Outre l’information sur les projets, les reportages sur ce blog, nous avons décidé l’organisation d’une vélorution inaugurale citoyenne le dimanche 9 septembre à 11h30, et lancé un appel à témoignages et remarques.

La réglementation concernant les aménagements cyclables est complexe est assez mal connue. Pour juger et améliorer éventuellement, il est bon d’en connaître les grandes lignes, et c’est l’objet de deux articles de blog qui vont se succéder:

1- Définitions et aménagements des pistes cyclables et des voies vertes
2- Le double sens cyclable : réglementation et bonnes pratiques (à venir)

Piste cyclable  vs  Voie verte

La piste cyclable et la voie verte sont deux aménagements d’inspirations totalement différentes : la piste cyclable est une  chaussée exclusivement réservée aux cyclistes, la voie verte est une route exclusivement réservée aux cyclistes et aux piétons.
Entrons dans quelques détails:

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La piste cyclable peut être mono ou bi-directionnelle, installée en bordure de la route ou  éloignée, voire à hauteur de trottoir, mais est séparée de la circulation des voitures et des piétons.

L’article R110-2 du code de la route spécifie que le terme de piste cyclable désigne une chaussée exclusivement réservée aux cycles à deux ou trois roues, c’est-à-dire principalement aux vélos.

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Elle est obligatoire pour les cyclistes ou pas selon décision préfectorale, avec des panneaux différents (carré : facultative, rond: obligatoire).
Ses dimensions minimales sont de 1,5m (piste mono-directionnelle) ou 3m (piste bi-directionnelle).
Lorsque elle est installée à hauteur de trottoir, il est conseillé que le revêtement soit de couleur ou de nature différente, et une séparation physique est préférable. Dans la mesure du possible la piste cyclable doit être implantée coté rue et la partie réservée aux piétons côté immeuble. La partie réservée aux piétons doit mesurer au moins 1,4m de largeur.

Les aménagements spécifiques à chaque situation doivent être étudiés au cas par cas (croisements, intersections, entrée et sortie de piste cyclable etc…) avec toujours la pensée que l’objectif est la sécurité des cyclistes même peu expérimentés (enfants, personnes âgées, débutants..).

Le document du Cerema intitulé « les pistes cyclables » peut être téléchargé ici

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La voie verte
Le décret 2004-998 du 16 septembre 2004 a introduit dans le code de la route la définition de « voie verte » : il s’agit d’une « route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers ».

La notion de «route» confirme d’ores et déjà que la voie verte doit être considérée comme une emprise indépendante en site propre et non comme une dépendance d’une voie existante : par exemple, un trottoir ne peut pas être considéré comme une voie verte.

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La plupart des voies vertes sont aménagées à but touristique, le long de chemins, de canaux, de voies de chemin de fer abandonnées…

Récemment, en zones péri-urbaines, on voit le développement de voies vertes d’un nouveau type permettant des liaisons douces entre quartiers.
On note hélas aussi de nombreux exemples d’utilisation abusive du panneau « voie verte » pour des aménagements qui n’en sont pas (trottoirs, esplanades…)
Le Cerema a publié un document très intéressant, intitulé  « La voie verte, maillon d’un réseau cyclable urbain et piéton » à lire en le téléchargeant ici

Les traversées de chaussées

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Les traversées de chaussées par les pistes cyclables ou les voies vertes doivent toujours être réalisées avec un souci de sécurité et en respectant la réglementation.

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La question de la priorité est essentielle : si la piste cyclable est prioritaire, un panneau « cédez le passage aux cyclistes » doit prévenir les automobilistes car, contrairement aux piétons sur un passage piéton, les cyclistes traversant une voie ne sont pas automatiquement prioritaires.
Si, au contraire, la piste cyclable n’est pas prioritaire, un cédez le passage réservé aux vélos doit l’indiquer, et il est même conseillé de ne pas marquer  la piste cyclable au sol sur la chaussée pour ne pas induire un faux sentiment de sécurité.

Pour une voie verte, le traitement des intersections est plus complexe encore, car une voie verte doit être agréable et sécurisée par essence : la traversées de routes ou de rues à forte circulation impose souvent des aménagements  coûteux (passerelles, souterrains…). Sans aménagement, les panneaux de priorité sont indispensables.

Synthèse provisoire

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Cet état des lieux démontre la difficulté de trouver la solution idéale pour un aménagement où cyclistes et piétons doivent partager un espace  séparé de la circulation automobile pour garantir leur sécurité et leur agrément.
Le Cerema a édité en 2012 une fiche intitulée Piétons et cyclistes : quelle cohabitation dans l’espace public ? que l’on peut télécharger ici_ .
C’est une excellente synthèse de la situation actuelle en 14 pages qu’il est fort conseillé de lire, mais cela ne doit pas nous priver de réfléchir à des évolutions futures possible….

La cohabitation piétons-cyclistes ailleurs en Europe

Les réglementations sur les pistes cyclables et les voies vertes, pas plus que celles sur les autres cas de cohabitation piétons cyclistes (zones piétonnes, zones de rencontre) ne permettent pas de trouver des solutions satisfaisantes pour de nombreuses zones d’urbanisation modernes. Plusieurs pays européens ont mis en place des zones de trottoirs partagés que la réglementation européenne (convention de Vienne) a envisagé.

Le Cerema a publié une étude sur le sujet dont voici l’introduction.
Ce rapport peut être téléchargé ici

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Il n’existe pas en France de statut réglementaire permettant aux piétons et aux cyclistes de circuler ensemble sur une même partie de la chaussée du type « trottoir », ceci sans restriction d’âge et d’allure au pas pour les cyclistes.

Afin de documenter la thématique des trottoirs partagés entre piétons et cyclistes à l’étranger, la délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) a demandé au Cerema de faire un état des lieux de ce qui se faisait chez nos voisins européens, là où la réglementation était en place en application de la convention de Vienne.

La première partie de l’étude porte sur une synthèse bibliographique des différents aménagements et textes législatifs/réglementaires existants en France et à l’étranger, portant sur les trottoirs partagés piétons-cyclistes. La monographie s’est également intéressée au contexte dans lequel de tels aménagements étaient mis en place, aux enjeux qu’ils soulevaient et aux éventuelles évaluations qui existaient.

Dans la deuxième partie, le Cerema est allé à la rencontre de professionnels étrangers travaillant sur la thématique, afin d’affiner la synthèse déjà réalisée, et ainsi détailler les points les plus importants : préconisations, points de vigilance, ressentis des associations et des services gestionnaires de la voirie, adéquation entre contexte et largeur recommandée pour les trottoirs partagés…

La dernière partie du rapport fait la synthèse des cadres réglementaires étrangers portant sur l’aménagement, en établissant le profil d’un trottoir partagé piétons – cyclistes type.

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