
Voici le vingt-sixième portrait de cyclistes consacré à Dominique et Philippe après celui de Michele.
Pouvez-vous vous présenter ?
Nous, Dominique et Philippe, nous nous sommes installés à notre retraite à Narbonne, à mi-chemin de nos enfants qui vivent à Toulouse et à Montpellier.
Nous avons vécu 20 ans en région parisienne, puis en Allemagne de 2002 à 2006, puis à Londres pour 2 ans, et enfin 5 ans à Lille avant d’arriver à Narbonne.
Racontez-nous comment est né votre projet d’escapade de 2 mois en cyclotourisme
En France moi, Philippe, je prenais le vélo pour aller au boulot, comme en Allemagne et à Londres. A Londres, il fallait se battre avec les bus car nous étions sur la même voie. Et en Allemagne ça a été la révélation car tout y est plus facile. Et de retour en Région Parisienne, nous nous sommes décidés à faire le Paris-Londres : la voie verte passait presque devant chez nous. Pour s’entraîner nous avons pratiqué les voies vertes et les Marais Poitevin. Et une fois que nous avons vu que ça nous plaisait et que nous étions entrainés, nous nous sommes lancés.
Nous sommes donc partis une semaine vers l’Angleterre. Nous avons quitté Maisons-Laffitte direction Dieppe sur la voie verte, et nous avons pris le bateau jusqu’à Southampton. De Neufchâtel à Dieppe, il y a une ancienne voie ferrée qui a été aménagée pour les vélos sur 80 km. Il y a un réseau de pistes cyclables en Angleterre assez important mais pas sur le parcours que nous nous étions fixés. Nous avons pris essentiellement des routes de campagne.
Après ce périple, nous avons continué à réaliser d’autres petits séjours de ce style comme les bords de la Loire, la ViaRhôna, une voie verte qui descend d’Evian et le long du Rhône jusqu’à Marseille. Nous l’avons prise à Lyon en remontant, mais nous l’avons prise face au Mistral 🙄 !! Du coup nous avons « ramé» pendant toute une journée et nous avons décidé de la prendre dans l’autre sens, et là c’est tout juste si on pédalait 😅 !!
Et c’est là qu’est né le projet de partir 2 mois. Bon pas évident car nous avions une vie professionnelle, du coup Philippe a pris sur son compte Épargne Temps et moi, Dominique, j’ai pris un congé sans solde. Donc c’est parti pour le grand projet !
Nous sommes partis de chez nous en train puis en bateau, avec les vélos dans des housses. Nous avons démarré le 1er avril de Patras, en Grèce et avons pris l’Euro vélo route n°8. En Grèce, nous avons eu à peu près 100m de piste cyclable !! En Albanie ils ne savent pas non plus ce que c’est qu’un vélo, et la Croatie c’est pareil !! Et quand nous sommes arrivés en Italie tout à coup nous nous sommes retrouvés sur une voie séparée 😀 ! Je l’ai filmé tellement c’était formidable, mais après nous n’en avons pas retrouvé tellement … Sauf pour rejoindre Nice : là il y a une ancienne voie ferrée aménagée en piste cyclable le long de la mer, de Gêne à Nice. Et de Nice à Antibes nous avons bien roulé. Nous avons fait 71 km sur des pistes cyclables puis après nous avons pris des petites routes.
Le moment le plus drôle, c’est quand il pleuvait tant que nous avons fait du camion-stop. Un Albanais très sympa a embarqué nos vélos dans la benne de son camion et nous dans la cabine. Très original 🙂. Le moment le plus stressant, c’est quand 3 molosses, la bave aux babines, nous ont chargé en hurlant leurs aboiements. Petit truc pour en venir à bout : il faut hurler plus fort qu’eux ! Nous avons dormi dans toutes sortes de locations temporaires et d’hôtels. Le plus charmant était une chambre d’hôte en Émilie Romagne, en Italie : presque comme un musée.
Le voyage avait bien été préparé mais il fallait élaborer chaque jour le trajet du lendemain : distance à parcourir, dénivelé et hébergement. Mais il y a internet partout !
Ces 2 mois d’avril et mai ont été formidables. Nous avons profité du printemps à vélo, accompagnés tout du long par les coquelicots des 8 pays traversés. C’était tout de même un peu inconscient : tout peut arriver sur ces routes de pays plus ou moins organisés pour le vélo. Mais tout s’est bien passé et c’est un super souvenir !
3000km de bonheur à vélo, sur 2 mois et 8 pays

Que pensez-vous de la pratique du vélo à Narbonne et dans le Narbonnais ?
Il y a plus de jours sans pluie qu’en Allemagne ! J’ai d’ailleurs une anecdote : pourquoi les freins sont-ils associés aux pédales en Allemagne ? Car les mains sont prises par les parapluies !!
En revanche, il n’y a pas beaucoup de pistes cyclables. Dommage… Moi, Dominique, qui vais souvent à la piscine, je ne me sens pas en sécurité lorsque je m’y rends à vélo.
Nous avons été conviés dernièrement à la réunion des nouveaux arrivants. Nous avons eu l’occasion de rencontrer le maire et le conseil municipal. Leur discours était assez ouvert sur le vélo.
Ça laisse un peu d’espoir sur l’aménagement de la ville et nous permettre de mieux pratiquer le vélo à Narbonne.
Un dernier mot ?
Le vélo, ça marche dans toutes les situations. C’est un formidable moyen de voyager très proche de la nature et permettant de parcourir de grandes distances. Mais c’est aussi un moyen de transport de tous les jours. Surtout à Narbonne : une ville à taille humaine où il est presque plus facile de prendre le vélo que la voiture. A bon entendeur 😉
Si toi aussi tu souhaites avoir ton portait sur notre site, tu peux envoyer un mail à carmen@velocite-narbonne.fr
