
Voici le vingt-cinquième portrait de cyclistes consacré à Michele après celui de David.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Michele (se prononce Mikellé !) j’ai 48 ans et je suis d’origine italienne. Je suis né à Bergame, ville qui se trouve entre Milan et la Suisse. J’ai fait mes études là-bas et puis je suis parti en Angleterre pour mon doctorat avant de venir à Montpellier et de m’installer à Narbonne avec ma compagne. Cela fait 10 ans que j’habite Narbonne et que je travaille à Montpellier.
Raconte-nous ton histoire de cycliste
Ma vie de cycliste aujourd’hui est celui qui prend le train mais ma vie de cycliste a commencé à Bergame. Enfant je possédais un vélo type choper, c’était la mode des BMX Bianchi ! Mais je vivais sur une espèce de colline et ce vélo était lourd. Donc ma pratique du vélo était fastidieuse. Puis entre 12 et 13 ans j’ai eu un vélo de course. D’ailleurs c’était l’époque où j’ai commencé à aller à l’école à vélo. Même si parfois mon père avait pitié de moi et me récupérait en voiture pour rentrer à la maison 😅! A l’époque nous faisions beaucoup de balades à vélo avec mes parents. J’ai de très bon souvenir de vacances où nous plantions la tente et nous rayonnions à vélo pour découvrir les environs.
Je ne connais pas la marque de mes premiers vélos : j’ai eu un vélo fait sur mesure pour un monsieur dont les proportions n’étaient pas standard, il avait des jambes assez courtes ce qui convenait à ma taille d’enfant mais en revanche le guidon était trop haut !
Ensuite j’ai eu un vélo dont je ne voyais pas la marque car repeint : résultat d’un désaccord entre mon père et son frère qui revendiquaient chacun la propriété 🤦🏻♂️! Mon premier vélo avec une marque est un Piazzalunga (https://ciclipiazzalunga.com/) avec le 1er groupe de vitesses indexé.
À Bergame, dans les années 90, les quelques cyclistes étaient des enfants. Dès que l’on avait quelques sous on achetait des motos ou des autos. A l’âge adulte je suis passé à la moto pour les déplacements. Mais j’ai gardé mon vélo pour le loisir, un VTT Trek 830 antelope, une des premières marques américaines arrivées sur le marché.
En fait ma « peau » de cycliste je l’ai acquise en Angleterre. Je m’y suis installé une 1e fois dans le cadre d’un Erasmus. Et pas question d’y amener ma moto ni d’acheter une auto. Donc le moyen de transport ça a été naturellement le vélo, et là pour la 1e fois j’y ai expérimenté le casque 😅! En fait j’avais une copine qui venait de Nouvelles-Zélande et là-bas le casque était déjà obligatoire. J’ai acquis un VTT d’occasion que j’ai remis à mon goût pour participer à des épreuves Audax (https://fr.wikipedia.org/wiki/Audax_(sport)). En fait j’ai commencé à pratiquer ces épreuves pour pouvoir m’inscrire au Paris-Brest. J’ai réussi à pédaler pendant 300 km et ensuite j’ai arrêté 🙃! Et donc je n’ai pas réalisé le Paris Brest, cela reste noté dans la liste des choses à faire 😅!
Donc dans les années 2000 j’habitais près de Londres et le vélo était mon seul moyen de transport. Il y avait une super culture vélo même en l’absence de pistes cyclables. J’ai connu des festivals de film sur le vélo (https://www.byciclefilmfestival.com) : les cyclistes se laissaient pousser la moustache. Ça pouvait laisser penser que le vélo était aux mains des hommes mais c’était tout simplement pour faire référence aux cyclistes de l’époque des premiers tours de France. En tout cas le vélo embarquait une idéologie qui défendait les différences et les minorités : comme notamment les Punks et les LGBTs à vélo. Et là j’ai un peu tout expérimenté. Le vélo couché par exemple mais qui a de gros inconvénients : on n’utilise pas du tout ses bras, on transpire beaucoup du dos, c’est hors de prix, pas très maniable et difficile à stocker. Heureusement ça se revend bien ! J’ai également expérimenté le vélo pliable intéressant par son côté multimodalités.
Je vais clôturer la page anglaise avec la course nocturne, la « Dunwich Dynamo », où l’on quitte Londres à 19h pour arriver sur la côte à 6h du matin. C’est en Angleterre que j’ai connu des rassemblements de ce type, porteurs d’idées nouvelles et qui proposaient un autre modèle de société, extrêmement dynamisant.
En 2008 je suis arrivé à Montpellier avec 2 vélos : l’un qui se trouve encore dans mon garage. A l’époque une radio universitaire a vu le jour et j’y ai participé en proposant des podcasts sur le vélo en partenariat avec un atelier qui venait d’ouvrir : « le vieux biclou ». C’était un peu l’idée d’un existant anglais qui s’appelait le « bike show » : un programme qui mêlait professionnalisme et passion.
Puis je suis parti dans le sud de l’Allemagne : très bonne expérience, notamment les prix des vélos 😅! Les Allemands sont prêts à dépenser des sommes folles pour un bon vélo, mais en même temps il y a un marché de l’occasion très important. Donc là-bas aussi je ne me déplaçais qu’à vélo. Puis 9 mois après, à la naissance de ma fille, nous nous sommes installés à Narbonne. J’y ai expérimenté le train vélo pliable Narbonne-Marseille. Et là j’y ai fait une nouvelle expérimentation, celle du Pignon Fixe. Bon rien à en dire de particulier sinon qu’on se fait vraiment surprendre dans une descente aigüe ! En revanche je n’ai pas eu le temps de me rendre compte s’il y existait des associations de vélo engagées.
À Narbonne nous avons fait le choix du centre-ville pour ne pas avoir à utiliser la voiture. Actuellement notre fille utilise le vélo car cela lui assure une certaine forme d’indépendance. Cela oblige les parents à faire confiance, ce qui n’est pas forcément évident. D’autant que la place à prendre par le vélo sur la route est compliquée : je n’aime pas rouler sur les trottoirs et je n’aime pas que ma fille le fasse. En revanche il y a des tronçons de route qui sont dangereux…
Qu’est-ce que tu aimes à vélo dans Narbonne et la Narbonnaise?
Narbonne est une ville à taille humaine donc du coup il est possible de faire beaucoup de choses à vélo et à pied. Après pour les environs, je ne me balade pas assez à vélo dans les alentours de Narbonne. Ma famille et moi n’avons pas forcément le réflexe d’aller à la plage à vélo : tout d’abord parce que c’est plus long et parce qu’il fait trop chaud.
Nous avons un entourage qui pratique le vélo pourtant nous ne partageons pas assez de moments pour en faire ensemble.
Ce que j’apprécie dans Narbonne c’est qu’on se fait moins voler son vélo que dans une grande ville !!
Qu’est-ce que tu n’aimes pas à vélo à Narbonne et dans la Narbonnaise ?
Je suis quelqu’un qui s’adapte à tout donc je ne souffre pas trop du manque de pistes cyclables. Mais ce qui me déplaît le plus, c’est que j’ai le sentiment que la transition écologique, avec la place de la voiture, n’est pas très ancrée dans les villes en général… même si la nouvelle municipalité en fait plus pour les pistes cyclables que la précédente.
Un dernier mot ?
Je remercie vivement l’association Vélocité pour la mise ne place de ses ateliers d’auto-réparation mais surtout de ce qu’elle fait concernant la place du vélo dans la ville. C’est très important d’avoir des organisations de ce type pour faire avancer les mentalités.
Si toi aussi tu souhaites avoir ton portait sur notre site, tu peux envoyer un mail à carmen@velocite-narbonne.fr
