Décembre, l’heure d’un coup d’œil dans le rétroviseur du vélo…
Des bonnes nouvelles, pour commencer (en cherchant bien) :
1- l’association Vélocité Narbonne, en deux ans, a accueilli 180 adhérents …
C’est une réussite indéniable, et nous devons continuer à nous développer pour affirmer notre place, développer nos idées, faire aboutir nos revendications.
Tout le monde n’a pas renouvelé son adhésion en 2016 : si vous adhérez maintenant ce sera directement pour 2017, mais vous pouvez aider avec une cotisation de soutien ou un don.
Cela peut se faire en ligne sur le site sécurisé de Helloasso. Mais aussi par courrier, ou lors d’une manifestation publique.
2- L’usage du vélo se développe à Narbonne….
Malgré les difficultés et les dangers, le nombre de cyclistes urbains à Narbonne croît régulièrement, c’est un sentiment partagé par tous les utilisateurs quotidiens du vélo. Mais nous de disposons pas des outils pour le prouver : aucune enquête, aucun comptage n’a jamais été organisé.
C’est une des demandes de notre association : compter pour constater, pour prendre de bonnes décisions, et suivre les évolutions dans le temps.
Les moins bonnes nouvelles maintenant :
1-au sujet des aménagements et des règlements, la situation à Narbonne ne s’est pas améliorée, loin de là
– les couloirs partagés bus/vélos ont été supprimés
– les double sens réinstallés sur les boulevards rendent la circulation à vélo et le cheminement des piétons plus dangereux que jamais
-la « piste cyclable » le long des parkings du quai Victor Hugo (qui est devenue illégale car non conforme mais était bien utile faute de mieux pour traverser Narbonne le long de la Robine) n’est plus signalée lors des réfections, effacée ailleurs.
– aucun des travaux de voirie en centre ville n’a pris en compte le vélo, et très peu les piétons (bd Gambetta, bd Général de Gaulle, bd Lacroix etc…)
Dans le quartier de la caserne Montmorency, des aménagements ont été réalisés mais ils restent inutiles faute de prolongement vers le centre ville ou vers les quartiers Sud.
– rien n’a été entrepris pour rendre utilisables au quotidien les pistes cyclables existantes car elles ne débouchent sur rien, ou pire sur des carrefours ou ronds-points extrêmement dangereux pour les cyclistes.
– une des rares pistes cyclables vraiment utilisée, car empruntée par les facteurs de la Poste et par les citadins souhaitant aller à vélo au centre commercial, est dans un état de revêtement et d’entretien exécrable, quand elle n’est pas encombrée par des stationnements illicites ou les travaux du Muréna….
– le pont de Carcassonne est ouvert aux vélos… mais pour y accéder il faut descendre de vélo tant les blocs de bétons, trottoirs, véhicules stationnés rendent l’accès dangereux !
– le double sens cyclable dans les zones 30km/h, pourtant obligatoire, n’a pas été instauré ni même testé.
– les accroche-vélo sont toujours aussi peu nombreux et inadaptés
– etc… etc… etc…
2-Le projet d’atelier vélo autogéré de l’association Vélocité, pourtant prêt à démarrer, n’a pu être réalisé : les demandes de subvention de l’association auprès de la Mairie de Narbonne et du Grand Narbonne ont été refusées, la demande de mise à disposition d’un local également.
La création de cet atelier est une priorité pour l’association : nous allons probablement devoir lancer le projet sans aucune aide publique, alors qu’il s’agit d’un projet d’intérêt général pour les narbonnais.
3-Madame Nathalie Granier-Calvet, adjointe à l’urbanisme et aux transports, a choisi de démissionner de son mandat.
C’est un triste nouvelle pour les déplacements doux à Narbonne : les rencontres que nous avons eues avec elles ont toujours été cordiales et utiles (même si les résultats ne sont pas venus).
Madame Granier-Calvet ne souhaite pas expliciter les raisons de sa démission, mais pour notre part nous pensons que l’absence de prise en compte des déplacements doux dans les décisions prises par la municipalité ces dernières années pourrait être une des raisons, car elle était à titre personnel très favorable à un rééquilibrage la politique de transports et d’aménagements en faveur des cyclistes et des piétons.
4-au niveau national, la politique en faveurs des déplacements doux est toujours aussi faible, voire ridicule.
Les subventions, déjà très insuffisantes, à cinq associations nationales ont été mise en cause, sauvées par une mobilisation des associations vélo partout en France pour certaines, mais trois d’entre elles ont vu leurs subventions supprimées.
Dans ces périodes de pollution grave à Paris et dans d’autres grandes villes, on a entendu parler de … répression et de subventions pour les voitures électriques !
Alors que le vélo, associé à au train, pourrait résoudre le problème comme cela est démontré depuis longtemps en Hollande ou au Danemark par exemple. C’est le retard dans le développement des déplacements doux et dans la réorientation des investissements en leur faveur qui rend la situation française si grave.
Devant ce constat assez noir, seul notre détermination et notre enthousiasme peuvent tenter de lever les obstacles au changement : il nous faut informer, et convaincre.
L’avenir des villes est dans le développement des déplacements doux, des politiques urbaines et des aménagements permettant de retrouver des villes apaisées et humaines.
Narbonne, qui par ses caractéristiques pourrait être à l’avant garde de cette évolution inéluctable, prend un retard considérable et est en train de rater le coche.
C’est notre responsabilité d’interpeller nos élus et ce sera le rôle du Livre Blanc que nous préparons.
Bonnes fêtes à tous
Vive le vélo et les déplacements doux !!!
Martin Guillemot
Président de VÉLOCITÉ NARBONNE